Heureusement, le jazz....
Il y a ta moto qui pétarade, c'est de son âge.
Et ton regard qui s'égare de l'usage.
Puis tes désirs qui s'éparpillent.
Dans un drôle de jeu de filles.
Et le siège du chameau posé au milieu de son
désert perdu. L'horloge qui égrène le jour nouveau, et le jazz qui s'en
balance, de tout ça.
Il y a tes paroles que j'ai aiguisé à la lame
de mes blessures anciennes, et les estampes chinoises dont le bois a perdu l'odeur d'encens de leurs temples.
Il y a mes yeux qui ne cillent pas, et la rampe d'escalier, monument classé.
Puis mes désirs qui s'éparpillent.
En flèches acides qui me vrillent.
La
musique s'en fout, elle roule sa pointe dure sur le Vynil. Qui tourne
et tourne. Le jazz est là. Je t'ai blessé et je parle cadencé de mes
certitudes durcies aux flammes. J'ai les mots noirs charbon. Ils ont
trop flambé dans un parfum soufré. Ma bouche me le dit, qui crépite.
Le jazz est là.
Heureusement.
Pour faire swinguer mes silences les plus durs.