Pierre de lune
La pierre de lune brillait en douceur. Elle accrochait en arcs-en-ciel des reflets de nuits bleues, des paillettes de soleils.
Au creux de mon épaule, là où la clavicule dessine sa courbe, tu l'as déposée.
La
pierre de lune se mit à palpiter, en battements sourds. Étaient-ce tes
lèvres ? murmurant de mots en bulles de salive ? Je n'osais plus
bouger, faisant taire jusqu'à mon souffle.
Si nue devant toi, qui me parais de cet éclat de verre irisé.
Si fragile de ce poids d'espoirs au creux de mon épaule.
J'étais ton possible. Celle qui aurait pu être.
Le temps choisit son heure.
Nous avons décroché du ciel, un peu trop tard, un croissant de lune figé de silice éparse.
En condition des ans passés, en futur d'un présent immobilisé.
Je suis celle qui ne sera pas.
Je suis celle qui est, présent sans passé, instant sans éternité.
Embrasse moi.
Nomme moi.