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Motus et bouche cousue
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16 mars 2006

Sans défense

Elle se laissait aller. À ne pas se défendre. De peur de blesser, par mégarde.
Un chaton l'aurait griffée au sang sans qu'elle ne bouge son bras.
Elle basculait sa gorge, offerte à l'estafilade des mots en rasoir.
J'avais envie de la prendre par le coeur pour lui montrer sa beauté à protéger.
Je voulais lui décapsuler la tête pour qu'elle entende ses mots-galets, ses mots lisses, qui percutent l'onde en ricochets.
Je voulais lui dire, tout doucement...
Tu es si belle. Ne laisse pas le chat jouer à te blesser.
Tu es si fatiguée. Ne laisse pas ce poids en armure sur tes épaules.
Mais je n'ai pas trouvé les mots. Parce qu'elle les sait tant et plus, les mots. Qui sont ses amis depuis toujours. Elle peut bien les effacer, faire croire qu'ils sont perdus, personne ne peut les oublier. Parce qu'ils brûlent un peu la rétine de ceux qui entendent ce qu'ils tracent en rigoles.
Elle ne savait pas qu'il fallait qu'elle creuse le sol pour y laisser son empreinte. Que le monde n'est pas que sable doux où les pas déposent leur relief à l'envers. Qui s'effacent à la première marée. Le monde est dur. Et les ongles s'y cassent en voulant y planter des mots. Mais qu'elle allait y arriver. Malgré tout. Parce que la vie est en elle, profondément. Dans tous ses mots en graines.
Elle ne savait pas la loi. Qui fait mal, blesse et arrache des larmes. La loi qui veut que des vies se séparent, et toujours dans la douleur. Elle ne voulait pas de cette loi. Et regardait, sans comprendre qu'elle s'y était arrêtée, à les protéger, qu'elle ne respirait plus, qu'elle haletait.
Alors, elle ouvrait grand ses bras, fermait les yeux et tournait en hurlant. Quand personne ne la voyait. En hurlant comme une louve, à la lune pleine.
Dis, tu m'entends ?
Je voulais te dire. Tout doucement...

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Commentaires
A
Etourdissement.
M
Marie.Pool, si je comprends ? Victor Hugo l'a si bien écrit, cet arc-en-ciel de l'espoir, en transparence aux couleurs imputrescibles, qui se glisse si bien dans les interlignes.<br /> "L'oubli n'est autre chose qu'un palimpseste. Qu'un accident survienne, et tous les effacements revivent dans les interlignes de la mémoire étonnée." (HUGO, Homme qui rit).<br /> Quant à ton livre-culte (pour faire djeunnn, moi aussi, je sais faire !)il est dans une bibliothèque, à la maison...j'en suis sûre ! Je chercherai. Quand j'aurais fini "Villa Amalia" (et oui, j'écoute !)... et que j'aurai le courage de trier dans ces dizaines de livres un peu oubliés, mais dont on sait la trace qu'ils laissent.
M
Tun'as qu'à enlever les mots en trop et rajouter les mots qui manquent. Il y a eu un bug de clavier sur mon arc-en-ciel, je l'ai peint trop vite...
M
Quand j'étais enfant, il y a un bouquin de la bibliothèque rose, un de la Ségur probablement (un peu perverse dans les angles la chérie...cf malheurs de Sophie et les punitions qui vont avec...), un bouquin disais-je qui s'appelait "Après la pluie le beau temps"... Je ne sais vraiment plus ce qu'il y a dedans et pourtant, je me me souviens que je l'ai lu -en boucle- comme disent les djeun's , des centaines de fois...C'était comme une drogue ( D'avant internet...). Je pense qu'il parlait de la vie et de la mort tout simplement, et je devais y trouver des échos à mes questions intimes.Tout cela pour te dire que je suis émue à chaque fois que je vois un arc-en-ciel, il est comme le palimpseste divinement coloré d'un espoir imputrescible.Tu comprends ce que je te dis, là ?<br /> J'ai presque toujours que le gros temps nettoyait régulièrement ce qui nous encombre...Je t'embrasse très fort. Si on te demande pourquoi. Tu diras que c'est à cause d'un arc-en-ciel qui t'est tombé ce soir sur le coin de la figure ( sur la joue donc...).
M
Merci de vos mots. <br /> Arc-en-ciel. <br /> Celui qui ne peut être que par ces deux temps contraires, de pluie et de soleil.
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