Simplement sexuelle
"Une petite relation sexuelle". Toute petite. Il ne faudrait pas exagérer quand même. Aurions-nous l'outrecuidance de mêler des sentiments ? Mais non, évidemment. C'est donc ainsi qu'elle lui avait annoncé le ton de leur relation. Il avait un peu blêmi, mais s'était tu. Et elle poursuivait son chemin. Lui aussi. Ils s'emmêlaient les corps, fluidifiaient leurs mots en em-bouche-ure et goûtaient aux plaisirs terrestres.
Il poursuivait. Leur petite relation. Taisait le mot qu'elle y avait accolé avec une fronde qui l'avait laissé pantois. Elle refusait donc la part intime ? La vraie, celle qui se cache derrière la peau ? Soit.
Il se taisait. Rajoutait simplement une rose rouge au milieu des bouquets de fleurs offerts. Qu'elle faisait semblant de ne pas remarquer, alors même que sa couleur ne coïncidait guère.
Elle partagea avec lui l'aiguille dans la veine, la recherche du virus tapi. Il était heureux. Simplement heureux. Elle semblait l'être, souriait et se taisait.
Elle lui annonça être vraiment trop fatiguée en ce moment. Le sommeil en manque creusait de bistre les cernes. Enfin ! Elle parlait donc parfois de ce qu'elle ressentait ! Il posa ses mains sur sa tête, caressa ses paupières. Chuttt, ferme les yeux, laisse moi t'endormir au creux de mon épaule. Endors-toi, ma petite relation sexuelle, fais de beaux rêves, je suis bien, là, auprès de toi, si merveilleusement bien.