Le pain de M. Fauré
La boulangerie est petite, toute petite ; vous savez, une petite
boulangerie de quartier. Avec ses baguettes, et quelques bonbons
multicolores pour les enfants. Avec un petit auvent dont le rouge a
fané. Même pas jolie la façade. Rien qui ne puisse laisser présager le
trésor, là-bas, au fond de la seconde arrière-salle. Cet ami qui avait
voulu y acheter un sandwich en ma compagnie, avait une idée derrière la
tête. Il avait vu, lui, qu'un trésor s'y dissimulait. Et savait que je
ne résisterai pas à demander au boulanger -s'il vous plaît, je peux ? -
de le voir de plus près. Et que mon sourire ferait le reste !
M.
Fauré a souri à son tour, poussé la vitrine aux bonbons et j'ai traversé les deux salles,
toutes en longueurs, pour découvrir le petit four, là-bas.
Regardez-le, le gardien du trésor ! Sa fierté, le poids de 5 kg à la main, poignée de porte
qui demande des bras puissants.
Allez, vous êtes prête ? J'allume la
balladeuse !
Une grotte voûtée de briques, dont la chaleur irradiait.
Une âme à elle seule, où le pain, au quotidien gonfle et se dore.
M. Fauré ne sait pas quel âge a son four ;
"Les baux commerciaux remontent à 90 ans, avant, je ne sais pas"...Il y a un trésor au n° 78 de la rue des 36 ponts, à Toulouse. Si vous passez dans le quartier Saint-Michel, allez donc pousser sa porte. Elle a une petite mine, mais il y a derrière le sourire du boulanger et un pain...hummmmm...