Soirée parisienne
Le point de rendez-vous avait-il été choisi au hasard par Myriade
et Kyrielle ? Dans la rue Daguerre, le "Café d'enfer" allait-il laisser
trois bloggueuses en froid ? Comment ? vous vous doutez que la soirée a
été bonne ? Et bien, vous avez gagné ! Excellente même !
Mais
d'abord, il a bien fallu se reconnaître. J'avais choisi mon arme, mes
gants. Il faut dire que Myriade avait un jour joué à la rabat-joie
devant ma collection de chaussettes et chapeaux rayés. J'avais donc fait un effort colossal et investi dans de discrètes rayures fort seyantes pour Mains (mais non, je ne me moque pas, même Ego rigole). Je pensais quand même que Kyrielle aurait son appareil photo... et bien non. Alors j'ai du lui donner le mien (non mais, on a pas idée de vouloir jouer à l'artiste incognito!).
Et
je leur ai envoyé les pixels du délit, leur réservant le dessert à
traiter. Myriade, arrête de rire, nous nous sommes assez faites
remarquer comme cela. Enfin, je dis ça, mais moi je suis repartie à
Toulouse... mais vous, quand vous y retournerez....
A tous les
parisiens en quête d'un restaurant vraiment sympa, retenez l'adresse du
Café d'Enfer, dont le chef cuisinier s'appelle Rodolphe. Comment je
connais son prénom ? Et bien... voyons... j'étais très gaie ! Très en
verve. Oui, même à l'eau - parce que nous avons noyé notre humeur à
l'eau- parfaitement ! Myriade a tenté de se faire remarquer en
commandant un velouté au potiron, alors qu'elle était vêtue de couleur citrouille. Ils y ont fait attention, après, en cuisine, toutes ses assiettes avaient un rebord orange, même pour aller avec son pavé de thon rouge, cuisson rosée...
Ah, vous aussi, vous trouvez que l'harmonie n'était pas respectée ? Je
crois bien qu'elle ne se pardonnait pas d'avoir des gants noirs, tout simplement ! Ou alors elle était vexée que je m'attende à voir une dame aux cheveux blancs s'assoir à mes côtés ? Parce que, non, elle n'a pas non plus le chapeau vert
qui irait avec ! Quant à Kyrielle, elle se la jouait "facile", elle n'a
pas de blog, même si ses photos se disséminent de toile en toile (c'est le début de la célébrité, je te le dis !). Bon, nous avons mangé, papoté, moqué même (oh les vilaines) d'une dame (jeune)
qui choisissait ses plats, mais...sans estragon...sans ail...sans
basilic...sans échalotes... sans... sans... Et nous avons pouffé
en commandant virtuellement à sa place (discrètement quand même)
un steack frite, ce qui aurait moins ennuyé le serveur et le cuisinier.
Alors, nous avons décidé de nous faire remarquer nous aussi. En
ricanant bêtement, par exemple. Mais je n'en ferai pas le compte-rendu,
non non, j'ai une réputation de sérieux à tenir, quand même.
En presque fin de repas (avant que je ne fasse le zouave avec un dessert* ),
ils nous ont offert ce qui se nomme joliment un "rhum arrangé"... Après
avoir tenté d'en boire, j'ai eu peur d'exploser en allumant une
cigarette et l'ai reposé en toussant, mais Myriade a fait "et hop !"
fort élégamment (si si, je te le jure, élégamment) et le verre fut vidé. Puis elle devenue toute rose.
Ah ! ça se confirmait, pour la dys-harmonie des couleurs ! Je précise
que le verre était tout petit (sinon elle serait devenue violette je pense)...
Et
j'ai roulé en voiture dans Paris, au retour ! C'est une première, ça !
Elles ont même réussi à me déposer devant la porte de mon hôtel. Sans
aide de ma part. Sauf quand je me suis écriée que "oui, c'est là, je
reconnais"... à vingt mètres de l'arrivée.
Inutile de vous dire que
le nid de la Mouette est prêt pour les accueillir ... mais pas dans un
restaurant où j'ai mes habitudes... au cas où elles décident d'être
aussi friponnes que moi !!!
*le dessert...
Bon, puisque Myriade a déclaré forfait, je le raconte. Et bien voilà... je suis gourmande. Un peu. Beaucoup. Très.
Excessivement gourmande. Et il y avait beaucoup de desserts sur la
carte. J'ai du en choisir un seul. Comme elles. Et le manger. Facile.
Mais elles m'avaient tant vanté ce délicat gâteau au coeur fondant de
chocolat (joliment nommé enfer)... que j'ai demandé si,
parfois, leur enfer ne se renversait pas, malencontreusement, bien sûr. En forme de paradis retrouvé par
exemple. Si-si, m'a confirmé le serveur, et c'était lui qui le mangeait
alors. Enfer et damnation ! un enfer à l'envers serait donc possible ?
Un tout raté somptueux même de guingois ? J'ai donc supplié Rodolphe,
le cuisinier, (ne me demandez pas comment j'ai su son petit nom, seuls les excessivement gourmands savent faire cela), de rater son dessert favori. Ce qu'il fit. "Un enfer raté pour la dame, un
!"
Le paradis fut bouleversé et c'est un enfer au coeur brûlant,
accompagné de sa boule de glace à l'amande qui me fut offert. Avec
trois cuillères....Au cas où Myriade et Kyrielle n'auraient pas été
repues. Elles l'étaient, j'avais vraiment gagné mon paradis ce soir là.
Je crois même que j'ai du me transformer en angelot un instant.
Rodolphe, vous êtes le plus diabolique, je vous cède la place. Quand je
vous disais que j'ai passé une excellent soirée, me croyez-vous
maintenant ?