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Motus et bouche cousue
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1 novembre 2005

Ces années là ...

Rainette a doucement entr'ouvert la porte des souvenirs de quadra, a souhaité humer le parfum de naftaline de 5 lieux, 5 objets et 5 personnages qui m'ont marquée. Le nombre n'y est pas, mais le papier de soie déplié m'a offert les sourires tendres de ces moments là...
(10 ans) Je découvrais la métropole, après mon enfance à Tahiti. Et ce grand-père que j'appelais "pépé", dont je garde cinq ans de souvenirs avant qu'il ne meure. Pépé le marseillais, avec ses yeux bleus, son sourire franc et son tiercé. Le tiercé du dimanche, à la télévision, avec Léon Zitrone ! Chuuuut, il ne fallait pas parler, écouter les couleurs des casaques ! Et oui... c'était en noir et blanc, la télévision ! et les réclames aussi ! Et Pépé m'a fait découvrir le roquefort ! Sublime tartine qu'il me tendait lors de nos visites ! Je ne sais presque rien de lui, mais son sourire...
(15 ans) J'enfilais mon blouson en nylon turquoise. Mes chaussures vernies turquoise. Cette couleur me protégeait des ciels noirs de l'adolescence. C'était mon été à moi, même dans l'hiver de mes pensées qui tremblaient de leur immaturité à vivre. J'avais 15 ans. L'Autriche m'accueillit pour ce sempiternel voyage linguistique d'été. Chez nous, on payait des voyages, on payait les clubs de gymnastique, on payait la carte annuelle au tennis-club. Chez nous, on m'éduquait à connaître les bases de ce que représentait pour eux une bonne éducation. Et j'enfilais mon blouson turquoise, comme un mot d'amour bleu.
Les amies de voyage m'attendaient. J'ai oublié leurs noms, pas leur sourire. Ni ce petit objet que nous nommions un "tac-à-tac". Vous vous souvenez ? (depuis ils ont ré-édité ce jeu maudit pour les os fins des poignets !). Deux boules en bois accrochées à une cordelette, et un anneau au bout. Il fallait saisir l'anneau et d'un mouvement sec et régulier faire s'entre choquer les boules dans un rythme d'enfer ! Mes poignets avaient pris une jolie couleur bleue, pas du tout assortie à mon blouson !
(16 ans) Nous chantions à tue-tête Mike Brant et portions des pantalons aux pattes d'éléphant... Soignions le mal de vivre adolescent à coup de chansons bleuettes. Nous haïssions Franco et la guerre du Vietnam, rêvions de l'île de Wright et de Joan Baez.
Je fumais des cigarettes P4 -ou qui portaient un nom tout aussi étrange-, pour quelques centimes ! Et nous buvions notre café du matin dans un petit bar où les bérets basques et les "maïs" étaient chez eux. Le café coûtait 2 centimes de moins qu'à côté, c'était important ! A 35 centimes le café... (et oui, moins de 5 centimes d'€...)
(17 ans). Avec Geneviève, mon amie, mon inséparable... sur sa mobylette, cheveux au vent (et oui, les casques n'étaient pas obligatoires!), nous allions dans un salon de thé, parfois. Quand nos heures de baby-sitting nous avaient enrichies ! Et là...estomacs délicats, ne lisez plus, la nausée vous guette.. Là, parmi ces élégantes biarrotes aux cheveux mauves ou bleus, caniche bien peigné et tailleurs Channel, nous commandions notre gourmandise... Deux chocolats chauds chantilly, des toasts, et un supplément de chantilly je vous prie. Les toasts croustillants et chauds, dont le beurre avait fondu, étaient alors recouverts de crème et trempés dans notre chocolat mousseux...
Tout ça, voyez-vous, ces goûts, ces couleurs, ces parfums, ces musiques, et bien ce sont mes os qui ont grandi, mes amitiés qui se sont fabriquées. Le terreau dans lequel je puise la force d'avancer, en me disant que non, tout n'a pas été "à jeter" de ces années là...


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Commentaires
M
Des cheveux blancs et des rides ? Tu n'avais qu'à moins sourire, je les aurais vus !
D
Eh oh j'ai des cheveux blancs et des rides!
M
Berlioz, quand je tourne la tête vers ces années là (après avoir enlevé ma minerve), je ne pense qu'une chose "heureusement que c'est du passé". Plutôt tout que ça. J'aime vieillir et apprendre la paix et les joies.
M
Dia, tu es trop jeune.... hi hi hi !!!
M
Rainette, ton idée était excellente et je suis sûre qu'elle entraînera d'autres à écrire ces années là...
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