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Motus et bouche cousue
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3 septembre 2005

Tu es un homme, mon fils.

C'était hier.
Je l'attendais dans le hall d'arrivée. Avais plongé des années plus tôt, alors qu'il revenait, sa pochette accrochée à son cou, suivant docilement l'hôtesse de l'air.
Je l'attendais.
Et quand je le vis, là, parmi ces hommes affairés qui sortaient d'un pas pressé...j'ai su.  Il était devenu comme eux.
Un homme.
Mon bébé, mon fils, mon gars, mon ado, mon jeune homme... Voilà, tu es un homme maintenant. Je le savais, mais un peu seulement, comme un soupçon qui demandait une preuve. Maintenant je le dis, l'affirme, tu es passé de l'autre côté. Dans ce monde parallèle et superposé, ce monde dont nous avons franchi sans nous en rendre compte la frontière, un jour. Où l'on se souvient d'avant, quand on était petit. Où l'enfance a un parfum qui nous remplit d'émotions.
Nous l'attendions tous les deux.
Elle n'avait pu prendre le même vol que toi.
Tu me l'avais dit au téléphone, toi si secret pourtant !,  "je suis amoureux" et ta voix était si gaie ! Pourtant tu as vécu trois ans avec une autre... mais sans jamais me dire ces trois mots là, criants de vérité. Tu es amoureux, et cela se voit, mon fils.
Nous l'attendions.
Celle qui te rend l'oeil vif de la guetter, le regard inquiet de ne pas la voir, là, tout de suite, parmi les premiers ! Celle dont tu m'avais  dit "Elle est belle, elle est intelligente, j'aime son esprit et son sourire!". (aujourd'hui je peux te le dire, ce n'est pas l'amour qui te rend aveugle, elle est tout cela!).
Quand elle s'est approchée de toi, son sourire était lumineux. Elle t'aimait de ton regard tendu vers toi !
Merci, mon fils, d'être heureux. Merci d'être devenu ce que tu es, un homme. Responsable, réfléchi, prêt à aimer.
Et quand je lis au bas de tes mails ta signature, qui s'achève sur ce "Président du Comité pour une syntaxe libertaire"... et bien je suis encore plus fière de toi. Ne dis pas que c'est stupide, c'est ainsi.

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Commentaires
M
Tido, cette mesure de fierté, comme elle nous émeut ! Oh non, ils ne sont pas que fils des mères, fort heureusement ! Nos enfants ont père et mère, jardiniers qui ont leur tâche, chacune différente de l'autre, qui se complète et permet à la graine de pousser librement et de devenir... "Eux", objet (au sens littéraire) de notre fierté légitime.<br /> PS ; je rajoute que le divorce des parents ne change rien à l'affaire, et que le respect mutuel des deux tuteurs permet au tronc de ne pas être tourmenté par les vents violents de la vie. Séparons nous, mais n'oublions jamais que nos enfants sont nés de l'amour...C'est ainsi qu'un jour, notre fils sera un homme.<br /> Merci de ta trace ici.
T
Je devrais me relire AVANT d'envoyer, ça me permettrait de rajouter les lettres qui manquent sans que vous puissiez vous en apercevoir.<br /> Servez-vous : e s
T
À la fois envie d'en écrire des lignes sur notre belle langue et nos grands ados, et le souhait de garder intact vos réflexions sans les souiller de mes âneries...<br /> Alors juste la mention du fait que j'aime bien aussi entendre et lire notre langue lorsqu'elle est bien maniée, et que je m'efforce moi-même de ne point trop la torturer.<br /> Et j'ajoute le soupir de compréhension quand je vois mon aîné ; une pointe de jalousie quand je compte ses conquêtes et mesure son succès, une once de stupeur quand je vois la longueur de sa barbe quand au même âge je n'avais que trois poils au menton, et une mesure de fierté orgueilleuse quand je me dis que finalement il n'est pas QUE le fils de sa mère...
S
ouH LA LA le debat ...Je penche plutot côté Phil car j aime le français et ses méandres, ses subtilités, ses 10 mots pour évoquer une même notion mais avec des nuances, le rythme des phrases....les vieux mots<br /> <br /> J aime aussi jouer sur les mots, en inventer; mais pas denaturer la base qui est essentielle<br /> <br /> Syl vieux jeu ? Oui, alors pour la langue française
M
Phil, c'est un débat qui est presque aussi vieux que le monde. Acceptons-nous que tout ne soit pas régit par des lois ? Et pourtant celle qui écrit ici aime profondément notre belle langue française, avec toutes ses subtilités, mais je ne renie pas la possibilité (si cela avait été possible) d'aimer tout autant ce qu'elle deviendra (inexorablement, tu sais bien qu'elle est bien trop complexe).Allons-nous avoir un français classique et un autre utilisé courrament, tout comme la langue arabe s'écrit de deux façons ?
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