Blues
Même mes petits fichiers tout plein de petits chiffres n'arrivent pas à me remplir la tête (pas de commentaires oiseux je vous prie, tendant à penser qu'elle est remplie d'un vide béant). Je suis bien obligée de faire une pause, je commence à loucher.
Mon il ne répond pas à mon texto d'il y a deux jours ; je lui demandais de ses nouvelles et (pour avoir un motif!) voulais savoir quand lui ramener quelques affaires à lui.
Silence. Qui rime avec vengeance ? J'ai même tenté il y a un instant de l'appeler sur son portable. Eteint. Mais le texto a été bien reçu (saleté de technologie qui permet de tout savoir).
Silence. Oh oui, c'est difficile. On ne peut pas oublier l'amour d'un coup d'éponge. Pourquoi ne pas être grand, raisonnable, responsable ? J'ai passé un mois à son chevet, je ne peux ne pas m'inquiéter, même si les dernières nouvelles étaient bonnes, la semaine dernière, un simple texto me rassurerait tant.
Silence. Et d'ailleurs de quel droit me donnerait-il de ses nouvelles ? Je suis partie, je n'avais qu'à pas. Mais il le fallait. L'amour, ça doit pétiller, ça doit donner envie de croquer, l'amour est serein ou passionné, mais pas douloureux. Non, ça il ne le faut pas. La vie ne vaut pas ça (il faut se raccrocher à cette branche, en souvenir des instants heureux).
Silence.
Merde j'ai envie de pleurer. Merde les autres vont arriver pour partager un café dans mon bureau. Merde, je voudrais sangloter dans mon oreiller.