Oui, mais avant...
Déshabille-moi.
Dépouille-moi du coton et de la soie, du nylon et du chanvre.
Je ne sais même plus ce qui me recouvre d'oripeaux.
Tu sauras arracher ceux qui rayent ma peau.
Démaquille-moi.
Dissous mes mensonges et mes faux-semblants.
Frotte les couleurs de mes artifices et le masque de mes principes.
Tu trouveras dans quels replis secrets passer le savon noir.
Dépouille-moi.
De ma pudeur, de mon impudeur. Doucement surtout.
Tu trouveras alors ma nudité.
Ouverte pour toi en bractées colorées, en coeur parfumé.
Découvre-moi.
De tes doigts légers que tu sauras retenir de leur impatience.
Prends mon empreinte à la paume de tes mains.
Tu me sculpteras de frissons, tel un enfant qui modèle un bloc d'argile.
Je me glisserai dans la forme de notre désir.
Et tu lisseras, de ton doigt mouillé de salive, mes aspérités.
Aime-moi.
De ton corps voilé de sueur salée.
De ta bouche affamée, de ta langue assoiffée.
De ton sexe, impatient de sa force jaillissante.
Parle-moi.
Parle à ma nudité impudique, pour ne pas effrayer mon intimité.
Aime-moi de mots de volupté, de mots insensés, pour moi seule.
Que le souffle de ta voix me couvre de musiques.
Je serai ta clé de sol et danserai les yeux fermés sur les lignes de la partition recréée.
Papillon envoûté par le parfum que tu feras éclore de tes murmures mauves.
Merci Mandraxx, pour cette belle photo.