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Motus et bouche cousue
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14 décembre 2005

Café-café. Un café ! Un !

Un couvent de religieux perché sur une colline des bords de la Mer Rouge vivait du lait, de la viande et du cuir de son troupeau de chèvres. Un jour le berger se plaignit à l'imam que ses chèvres dansaient et veillaient toute la nuit. Le religieux dans sa sagesse se dit qu'il devait s'agir de leur nourriture et il se rendit sur les lieux du pâturage. Il vit des petits arbustes avec de tout petits fruits rouges, qui avaient été bien entamés. Il coupa une branche non dégarnie et retourna consulter un livre de botanique dans sa bibliothèque. Il ne trouva aucune correspondance. Il fit une bouillie avec les fruits rouges, car crues, elles avaient vraiment un goût désagréable. Si elle était plus facile à absorber, la bouillie obtenue n'était pas fameuse non plus. Il lui revint en mémoire la possibilité de griller des céréales pour les rendre plus appétissantes. Les petits fruits rouges furent donc grillés, et un arôme particulièrement agréable s'en dégagea. Il les écrasa sous la pierre et les mélangea à de l'eau pour obtenir un bouillon dont le goût restait très amer. Un peu de miel adoucit le mélange, et il absorba sa préparation. Son coeur se mit à battre beaucoup plus vite et il dut s'allonger, mais au lieu de s'endormir, il restait bien éveillé. Son cerveau était clair, il devenait aussi actif qu'à son plus jeune âge. Il lui semblait embrasser l'univers. Lorsque vint la prière de minuit, il était en pleine forme et comme il vit les autres moines se traîner et marmonner leurs prières, il leur fit prendre la décoction et le miracle s'accomplit. Une grande ferveur anima la prière nocturne. Les moines donnèrent au café le nom de Kawah qui, par un triple jeu de mots, signifie aussi "ce qui excite, ce qui donne de l'envolée" et rappelle le nom du célèbre roi Persan Kawus Kaï, qui avait su par sa seule pensée se libérer de la pesanteur et s'envoler dans le ciel.

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Commentaires
M
Elle est jolie, berlioz, mais je veux bien que tu me la racontes après qu'elle ait emprunté les chemins de ton imaginaire !
B
Je ne connaissais pas cette histoire mais je vais la ranger dans un coin de ma mémoire pour pouvoir la raconter à mon tour; non sans l'avoir déformée en chemin.
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