Défi 4) _ zacki_
« Une grosse dispute (verbale j'entends) entre la raison et la passion peut-être ? » Zacki, voilà comment tous mes stages de gestion du stress tombent à l'eau. Parce que je sens que je vais diablement aimer écrire cette dispute là ! Aller, je respire profondément et je me lance ( zen, ce n'est qu'une joute verbale, la mouette !).
La Raison : ah, enfin ! Elle se décide quand même à ne pas y aller...
La Passion : ne me dis pas que tu l'approuves ? Je crois rêver là !
La Raison : non seulement je l'approuve, mais je récolte là les fruits d'un travail de longue haleine. Évidemment tu ne t'es rendue compte de rien, toi !!
La Passion : mais qu'est-ce que tu racontes ? Elle vient juste de le rencontrer ! Alors le "travail de longue haleine", laisse moi rire ! Quel ego, ma pauvre, tu te prends vraiment la tête...
La Raison : tu sais quel est ton problème ? Tu n'as qu'un atome résiduel là où, moi, j'ai un cerveau qui grouille de synapses en parfait état de marche...
La Passion : "synapses, mon cul ! " Et encore, je suis polie, je ne fais que citer Zazie...
La Raison : madame étale sa culture ? Tu n'aurais pas plutôt un philosophe à nous citer ? Parce que Quenau, c'est bien pour toi, mais tu sais qu'Elle lit Sénèque aussi ? Remarque...il n'y a que moi qu'Elle convie à sa réflexion... toi, tu dois être occupée à te regarder le coeur, comme toujours... Narcisse, tiens, le prénom te va bien ...
La Passion : quelle vieille peau tu es... amère, radoteuse, toujours à vouloir fermer les portes, nettoyer le passé, astiquer le futur... femme de ménage de sa vie... moi je trouve qu'il y a mieux ! Conchita la Raison, la la la... joli prénom...
La Raison : avec tout le désordre que tu sèmes quand Elle t'écoute, heureusement que je suis là pour l'aider à ranger un peu. Quand Elle a tout fracassé sur son passage, après avoir suivi tes conseils. Ou plutôt, non, tu ne donnes jamais de conseils, tu es l'absence même de toute réflexion. Le vide absolu ; faut qu'ça bouge, faut qu'ça saigne... Ah ça, bravo, ça bouge, ça pleure, ça saigne après...
La Passion : c'est facile et simpliste comme Raison-nement... Si tu veux bien activer tes neurones en mode marche, tu verras que le bilan est positif. Avec moi Elle vit, Elle aime, Elle grandit. Avec toi, Elle ...
La Raison : avec moi Elle devient un être humain, un vrai, qui réfléchit. Oui et je trouve que c'est le plus important. Réfléchir à sa place dans l'humanité.
La Passion : alors, madame qui lit les philosophes, tu ne sais donc pas que rien ne se construit sans passion ? Rien ? Si si, réfléchis bien, regarde autour de toi... La Passion c'est l'essence de la vie, et oui, c'est inflammable, donc, ça brûle parfois...
La Raison : et sur les ruines fumantes, qui est là pour tenter de reconstruire, qui ? Moi, comme toujours ! Elle n'y va pas, Elle a raison.
La Passion : Elle n'y va pas aujourd'hui, tu as gagné, je le reconnaîs. Score ; 1 pour toi. Demain, ou dans une semaine on en reparlera. Quand Elle sera morte d'ennui de t'écouter et que des araignées auront eu le temps de tisser d'énormes toiles dans sa tête... Elle reviendra vers moi, toute guillerette, et j'ouvrirai les portes que tu fermes consciencieusement... Je lui offrirai un courant d'air pur qui la fera rire aux éclats...
La Raison : tu me glaces quand je t'entends. Elle va encore se parsemer d'éclats qui vont la faire saigner, plutôt.
La Passion : tu prendras le deuil à ce moment là... le noir te va si bien... Moi, je préfère le jaune du soleil et le rouge du coeur qui palpite...
La Raison : gitane ! Quelle allure ! Allez, je préfère me taire et penser. Au plaisir de ne pas te revoir.