Repas de service
Ce midi, j'étais chargée de faire découvrir aux membres de mon service un petit restaurant. Soit j'ai acquis définitivement une réputation d'épicurienne, de gourmande, de goulue, de fine gueule (au choix, ou tous les items)... soit j'ai toujours eu de la chance les précédentes fois.
Ce petit restaurant est complet tous les jours ; peu de tables, une terrasse succincte, et une cuisine... Un patron qui vous sert en souriant et qui voit tout sans y paraître...Et la cuisine...Ah, comme j'aime cette cuisine là ! Inventive, fraîche, originale. Tout y est "fait maison". Peu de choix, quatre, pour les entrée, plats ou desserts.
Aujourd'hui, qu'auriez-vous choisi ?
Entrée
Feuilleté d'escargots et sa persillade
Accras de morue
Salade à la mode orientale
Terrine de boeuf en gelée
Plat
Sauté de gambas en nage parfumée et son risotto aux champignons
Piccata de veau au paprika
Petits légumes farcis
Tarte au boudin et son chutney d'abricots
Dessert
Fondant au chocolat
Nage de pêches et brugnons à la menthe
Crême brûlée
Je ne vous parlerai que de mon menu...
La salade orientale se présentait sous forme de très fines galettes de blé fourrées d'un émincé de tomates confites, chou blanc, oignons frais et coriandre.
La tarte au boudin... j'étais la seule à avoir choisi ce fond de pâte feuilletée recouvert de tranches de boudin grillé, de quartiers de pommes, lamelles d'abricot. Parfaite tarte avec son chutney...
J'ai voulu finir sobrement par une nage de fruits frais... et j'ai hélas goûté le fondant de mon voisin... Ai résisté quelques minutes, jusqu'à ce qu'il fasse signe au patron que la dame au boudin avait une irrésistible envie d'un second dessert.
L'assiette arriva, je plongeais ma cuillère dans ce délice frais au parfum puissant de chocolat noir. J'avais oublié que les téléphones portables étaient parfois équipés d'appareils photos... Bouche béante dans l'attente de l'énorme morceau de fondant qui arrivait juste là... Mon chef de service a fait circuler l'objet du délit et menace de le mettre sur notre intranet à la prochaine rébellion de ma part....
Le patron du restaurant m'offrit ce second dessert, demanda en échange une bise. Une huée s'éleva de la part des hommes de notre tablée ; elle ne fait jamais de bise... Je me levai bien sûr pour claquer deux baisers bien mérités à cet homme si charmant d'avoir comblé un de mes vices favoris... (ne comptez pas que je vous parle des autres...).