Il a volé (ben oui!)

Et surtout il ne s'est pas écrasé après. Bon, tout le monde il était content (moi, assez indifférente, mais chuuuuut, faut pas le dire!) . Ceci dit je suis solidaire de tout ce qui fait que le plus grand nombre puisse avoir un travail, l'Aérospatiale nourrissant bon nombre d'âmes. Mais, j'ai quand même toujours un doute.
Des immenses autoroutes, des usines qui dévorent les vies, des hypermarchés, supermarchés, des couloirs aériens et des mégaporteurs, des voitures, des télévisions, magnéstocopes, congélateurs bourrés jusqu'à la gueule. Je m'arrête là. Mais quelque part quand même cela me chiffonne la condition humaine. Vous savez, l'humanité, celle dont nous faisons parti. Une impression confuse que tout n'est pas très bien partagé.
Moi je suis là, dans ma maison, avec mon ordinateur, mon micro-ondes, mon vélo, mon auto, ma moto. Et j'ai honte un peu. Je sais bien que je ne peux pas leur envoyer le clavier que j'ai en trop, les cahiers à moitié remplis et jetés parce que nous avons déjà un stock énorme de feuilles de récupération. Je sais bien. Mais bordel, pourquoi moi, ici, pourquoi pas eux ? Ceux de l'humanité ? Qui sont encore mutilés par la lêpre qui se soigne si facilement avec peu. Qui dorment sur des cartons ou taillent précieusement Le crayon à papier de la hutte. Je n'aime pas penser à ce monde parfois. Oui, j'ai un peu honte, voyez-vous. Et ce n'est peut-être pas d'argent dont ils ont besoin, mais de la conscience d'être de la même humanité que nous, hélas.