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Motus et bouche cousue
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16 juin 2006

Munch

Réponds moi.
Je hurle. Sur le pont, sur les flots au sang figé,
et la voûte se déchire et s'enflamme.
Mon cri brûle le ciel
Nul autre écho, que le pas des passants promenant leur indifférence,
de leur regard aux yeux crevés.
Je fais rire les enfants innocents.
Entends moi.
Ma bouche écartelée de ce hurlement vain, je bouche mes oreilles.
J’attends. Ta main qui fermerait la fente sanglante de mes lèvres.
En assourdissement de la vie,
Parle moi.
Mes corps se dissout. Ne me vois-tu pas, ballon qui s'échappe en ronde folle  ?
Clown qui meurt de sa solitude exaspérée.
Et mes os, et ma peau, fondent en lambeaux dans mon hurlement.
J'offre mon cri brûlant
Aide moi.
Le monde me fait si peur.
Ne me laisse porter porter seul la douleur de l'humanité, toute entière hurlante dans mon cri.
En écho au silence des Hommes.

munch_cri_1893

Munch - Le cri

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Commentaires
L
... c'est que ce tableau a été volé et n'a pas été retrouvé (du moins à ma connaissance)...<br /> <br /> On voit le monde tourbillonner autour de soi: est-ce que notre prise de conscience de la vacuité du monde, de son inanité, provoque son délitement, comme un artifice qui n'aurait plus lieu d'être, et dont l'évaporation est déchirante, ou bien crie-t-on parce que le monde s'en va, que la vie s'échappe, que la douleur du néant reste? Je crois qu'on ne peut séparer ces deux regards: l'angoisse est le fruit et la condition du néant...
M
J'entends le cri, j'entends la peur. C'est l'extrême atrocité de ce tableau, ce hurlement, sur un joli pont de bois, avec un joli couple qui se promène, et un joli soleil couchant. <br /> Et se sentir aspiré par son propre néant, qui rejoint celui d'une humanité laissée pour compte.
R
Parfois, ce sont les gens qui font peur. Ce n'est pas qu'ils soient menaçants ou dangereux, non. Simplement le fait de les voir vivre, sourire, aimer. Et leur bonheur nous renvoie au vide assourdissant de notre propre vie. Alors, crier pour ne pas entendre...
M
Je l'entends, je l'entendrai jusqu'à l'instinction de mon propre souffle<br /> c'est ainsi que je me tiens éveillée
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