Zeus, je te parle.

Froid. J'ai froid. La chair de poule, les mains glacées, les pieds blanchis. J'ai froid. Les bras serrés, les mollets doublés. J'ai froid. Le nez humide, les oreilles rougies.
Je veux le printemps. Le café sur la terrasse du jardin, à l'aube. Les bourgeons qui se gonflent sur l'arbre. Je veux la lumière dorée, les lézards vagabonds. Les bancs de bois où l'on recherche l'ombre.
Je veux me déshabiller. Expurger de mon armoire les pulls et les Damart (qui a dit "ça doit être ravissant", qui ? que je lui livre une averse de grêle). Je veux les épaules qui dorent, les bras dont j'ai même oublié la peau rugueuse (ben oui) des coudes. Je veux le ventre qui ne se contracte pas quand le pan du chemisier s'envole légèrement. Je veux les sandales à nouer, les joues à rosir. Je veux les pyjamas en satin qui ne donnent pas l'impression de sortir du frigo le matin.
Je veux les robes qui enlacent les jambes et les pinces à linge qui les empêchent de s'envoler en vélo. Je veux jeter les bonnets et les écharpes (même rayées, mêmes douces). Je veux les marchands de glace qui ouvrent leur échoppe. Et les pastèques à dévorer, le menton collant.
Je veux guetter les cerises et les framboises. Et semer la coriandre et le basilic. Je veux les tomates en soleil à croquer au sel.
Et toi, Ô très puissant Zeus (non, je ne fais pas de démagogie, pas du tout, taisez-vous, il va vous entendre), j'ai des ordres souhaits à déposer au pied de l'Olympe. Je voudrais que tu reprennes son sac de voyage noir, aux coutures si gonflées, prêtes à crever, que tu as déposé dans le ciel. Je voudrais que tu dises à Eole d'aller jouer son vent froid sur les Océans lointains, à Aphrodite de sortir de sa grotte, à Apollon de tirer les flèches de soleil de son arc, à Thalie (la verdoyante Grâce) de réveiller ses copines pour batifoler dans les prés, à Hadès de nous donner un peu de la chaleur de son enfer, à Hestia de surveiller le feu sacré, à Mnémosyne de ne pas perdre la mémoire du printemps. Oui, c'est tout.
Zeus, montre moi que tu es le plus fort.
S'il te plaît. 

Comments

[Dia]

Je pensais que tu ne buvais qu'un certain breuvage ambré à bulles...

[Rainette]

La commande est prise.... et si tu veux, on le boira d'un côté ou de l'autre de la France, mais ensemble !?!

[Mouette]

Non merci, pour le café. Je préfèrerais un verre de Beaume de Venise. Rosé.

[Rainette]

Ici c'est toujours mitigé aussi et pour la terrasse café, la semaine dernière était presque mieux (mieux parce que tu étais là, presque à cause du temps !)
Je vais passer commande de ciel bleu lavande, de soleil doux et ranger le vent !
Café ?

[Mouette]

Dites, ça commence à sentir la mouette rôtie ici... à cause des éclairs de foudre. Lancés par la rencontre de Zeus et Zeus(Le Vrai). J'implore l'indulgence des maîtres de l'Olympe, je n'ai pas de contrôle sur les identités. Même remarquables.
(Zeus+ ZeusVrai)au carré =
Zeus au carré+ 2(Zeus*ZeuxVrai) + ZeusVrai au carré.