En dévalant le mont évaluation
Pou pou pi dou... (non, pas Pompidou, pou pou pi dou comme Norma)... les évaluations, c'est fini !
Sans crise de larme, de rage, de vent d'émeute. Finies !
Moi, je les trouve admirables, les miens à moi membres de l'équipe. Ils doivent déjà nous supporter (moi et mon tempérament assez
speed ). Ils doivent accepter que je leur parle de trucs qui leur
importe
autant que leur dernière chaussette trouée. Que je note le tout par
écrit, qui plus est. Que je leur fixe des objectifs, louables, certes,
mais quasi issus d'une stratosphère qui les laisse de glace. Ils me
laissent, en souriant presque, parce que j'ai la gomme qui travaille
pour les tournures de phrases option "pas de faux plis". Ils écoutent
avec une once de concentration qui m'émerveille. Et quand arrive le
moment fatal où je pose le crayon pour leur laisser la parole libre...
ils la prennent avec des gants de velours. Je vous assure, je sais qui
je suis au travail, je ne mérite pas tant. Donc, arrive le moment fatal
où ils ont la parole libre. Je leur demande de
m'évaluer à mon tour. A l'oral, certes, mais avec l'option "allez y,
j'ai fumé une cigarette, je suis prête". Pour savoir si j'ai quand même
répondu aux
objectifs qu'eux-mêmes ont du me fixer derrière leur cabosse quand je
les persécutais parfois. Et bien, ça roule. Aucun pour se défouler. Non
? Mais profitez-en screu-gneu-gneu, il faut bien que je progresse moi
aussi. Votre évaluation est terminée, la note apposée, allez-y. Comment
? ... Je ne suis pas
trop... ? Vous êtes sûrs ? Il y en a quand même une qui a pronnoncé ce
discours exquis : "Tu sais, on le voit que tu fais des efforts,
mais, chassez le naturel et il revient au galop ! On ne te changera
pas, tu es speed. Quand tu arrives dans le bureau, tu tentes de
ne pas aller droit au but, et ça nous fait rire, parce que après tu vas
deux fois plus vite, pour rattraper le temps perdu !". Je dois être
vraiment comme Guignol, je pense. J'arrive avec le bâton derrière le
dos, et eux rigolent parce qu'ils le voient qui dépasse.
Tandis que moi, quand Chef m'a évaluée... et bien...
Évaluation de Mouette = Chef la passe en premier pour être ravi de faire les autres après.
Non,
ne croyez pas que je ne sois pas angélique, parfois, mais là... Moi, je
dis. J'emploie même des terribles mots parfois pour aller avec "ce ***
de diagramme de *** qui est imbuvable", et que "non, je n'y toucherai
pas à ce ****", et que "oui, d'accord, je propose autre chose (screu-gneu-gneu je me suis faite avoir là !)",
mais "*** ce n'est pas moi qui le touche ton *** de salaire". Chef, ça
le ravigore de m'évaluer. Il ne met que des jolis mots, alors que ses
oreilles sont toutes rouges de mes *** mots. Même que je sors fumer une
cigarette, à la mi-temps. Mais il rigole de plus en plus, parce qu'il
paraît que s'il met moins de rouge sur mes "copies" c'est que je me
suis adaptée à sa façon de travailler. Oser me dire ça ! Et je remonte
sur le ring, reprend mon souffle pour un round. Je lui dis qu'il n'est rien qu'un
affreux *** et il me répond que le boulot a bien avancé cette année. Et
que, mais non, il n'est pas fâché de mes ***, même si moi je le suis.
Quand je finis par poser mes mocassins sur la table en regrettant de ne
pas avoir amené les bottes (pour le cirage), ça le fait rire. Et je reviens la lui ramener, signée, sa *** d'évaluation, en plus !
Et nous parlons de la prochaine réunion, où nous partons en moto, après
que je lui ai promis que je ne ferai rien d'autre que de me tenir
tranquille pendant qu'il conduit, et que non, je n'écrirai pas de
textos en même temps. Chef a l'art et la manière de me faire devenir angélique parfois. Tout bien réfléchi, il doit même être un bon Chef pour arriver à me faire faire des trucs qui ne sont pas censés être de mon ressort.
Et je hais les Ministères qui nous donnent des objectifs impossibles à tenir. Je les hais.
Pou pou pi dou... les évaluations, c'est fini !