Une histoire des sens 18)
Dans la chaussette violette
j'ai trouvé un mot d'aimant.
Dans le chemisier bleu,
comme un égaré, un baiser.
J'ai saisi le gant velouté,
l'ai retourné, secoué. Rien.
Où as-tu caché tes mots d'amour ?
Sont-ils derrière ta cravate ?
Ou dans la poche de ton veston ?
Viens donc, que je te déshabille, fébrile.
Approche toi, ta peau a faim
De mes mots amoureux. De ces mots palpitants et doux qui aiment les corps accrochés. Je te dirai en plume de soie des mots couleur chocolat. Que tu liras du bout des doigts. De leur douceur amère tu te régaleras.
Tes yeux sont secs de trop voir,
viens t'aveugler de ma pénombre.
Approche, petit scarabée,
Sur ta carapace je poserai
Un petit baiser.
Et quand tu seras apprivoisé, je déplierai tes ailes cachées, me glisserai tout contre elles, et nous nous envolerons dans un monde secret. Où les odeurs sont saveurs, où les cris sont poèmes chuchotés.
Viens, approche toi.
Je vais accrocher à ta bouche
Ma langue en maux
de mots humides.
Dans le pull en camaïeu de bleus
j'ai découvert de l'amour bien replié.
J'ai secoué ton mouchoir
Un petit mot est tombé. Je l'ai ramassé, repassé et demain le poserai dans le creux de tes reins. Un petit mot si brûlant qu'il te rougira la peau.