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Motus et bouche cousue
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22 juillet 2005

Apparence

Parfois quelque chose de terrible se produit quand je croise le regard d’un inconnu. J’y perçois l’horreur intime. Je ne saurai jamais si mon instinct a dit vrai ou non, jamais. Mais je suis bien obligée d’écouter ce que mon âme a ressenti. Je dis mon âme, mais uniquement parce que j’ignore qu’elle est cette partie de moi qui absorbe ainsi l’odeur imperceptible et nauséabonde. J’ai ainsi interdit à mes enfants, lorsqu’ils étaient plus jeunes, d’aller jamais dans cette maison là, si proche, où habitait l’oncle de ce garçon qui venait si souvent chez nous. Cet oncle là, son regard me cria, danger, bizarre, étrange, pour les enfants uniquement. Je ne saurai jamais, mais comment ne pas écouter la peur dans ces cas là ? Mon mari protestait parfois, ne comprenait pas, mais acceptait, parce que cette peur me faisait monter les larmes aux yeux. Puis un jour…
Nous étions abonnés à « Lire ». Quand je pris le magazine dans la boîte aux lettres, le même frisson de peur m’envahit devant la photo de l’écrivain, en couverture. Je jetai le magazine, face cachée, sur la table. Je parlais à mon mari de cette horreur ressentie ; il regarda la couverture, comprit aussitôt. Cet écrivain là fit l’objet de poursuites pour détournement de mineurs, pour ses voyages dans ces îles où il trouvait les enfants bien plus libres et prêts à être « aimés » par des adultes qui les « aimaient » tant. Discours classique de ces pédophiles qui croient aimer en détruisant l’enfance. Depuis ce jour là, mon mari a compris que cet instinct devait être écouté, quelles que soient l’apparence, l’âge, le statut social, de l’adulte dont je percevais le nauséeux derrière le sourire si banal.

Cette perception étrange vient-elle de mon enfance dans cette île-là, où l’éducation nationale envoya certains professeurs indésirables en métropole ? Mon père nous fixa une règle à laquelle je n’ai jamais dérogé ; il vous est interdit de monter dans la voiture de quiconque, même si ce sont nos collègues, jamais, avec quiconque. Lui, savait, que certains étaient là parce que l’éducation nationale a toujours eu beaucoup de mal à accepter de reconnaître que les pédophiles cherchent des métiers où ils seront en contact avec leurs proies. Comment s’y prit-il pour ne pas nous faire trop peur, mais malgré tout nous faire comprendre ce danger, je ne m’en souviens plus, mais il y arriva.

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Commentaires
B
Comme je l'ai écrit ailleurs, je peux comprendre certaines personnes très différentes de moi, mais ça, non. C'est hors de mon entendement, humainement insupportable.
P
Je suis tolérant par nature, mais la pédophilie, ça me donne envie de vomir, et là je deviens très intolérant. Parce que c'est intolérable.
M
C'est assez éprouvant de devoir laisser la parole à cet instinct là. Comme si notre cerveau reptilien reprenait le dessus ; joli mot que prescience, quel dommage qu'il s'applique aussi à ce relent là.<br /> Merci de ta visite, et de ton commentaire.
R
J'appelle ça de la prescience. Il y a quelques années, j'ai aussi dit à ma fille de se méfier de telle ou telle personne de la petite ville où nous vivons, j'avais croisé leur regard, et j'y avais vu des choses que je n'arrivais pas à définir, mais elles étaient là ! l'avenir m'a également donné raison par les colonnes du journal local ...
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