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Motus et bouche cousue
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16 juillet 2005

Une histoire des sens 11)

Quand Toi l’appela, Moi allait de son pas vif, dans la ruelle escarpée.
Un sourire l’illumina, Moi aimait sa voix soyeuse. Toi parlait de tout, de rien, puis, d’une simple parole, un peu plus douce, la fit se déposséder de son pas alerte…
Il y avait, là,dans la ruelle, un petite fenêtre, aux volets clos. Toi ne la vit pas, qui déposa le petit paquet des tourtes pour les enfants . Toi ne la vit pas s’accouder à la rambarde minuscule et poser son front sur les volets clos. Tournant le dos à la ruelle, fermant les yeux pour mieux écouter. Elle souriait, car Toi se serait moqué de Moi , de la voir tourner le dos à la salle, de ses gestes parfois théâtraux. Moi resta là, l’écoutant, bavardant, reposant sur ce fer forgé, le front appuyé, la nuque en parenthèse douce.
Puis Moi raccrocha le téléphone, reprit ses petits paquets, et Moi le vit. Il était en appui sur le manche de son balai, devant la porte de sa maison, un peu plus haut, et la regardait. Sans la dévisager, avec un sourire joyeux. Homme du village, qui avait vu cette Elle grimper vivement, attraper son téléphone, puis s’échapper en Elle, en tournant le dos à cette ruelle, tout simplement, les yeux clos. Homme du village qui souriait en la suivant du regard, cette Elle dont les yeux brillaient en remontant la pente. Il lui fit un sourire qui était comme un soleil, Elle lui tendit son visage dans un bonjour joyeux.
Ils avaient partagé un peu de Toi et Moi, dans leurs regards.

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