Une histoire des sens 8)

Moi soufflait doucement, tout doucement, sur les braises rougeoyantes en Toi et Moi. Elle voulait peut-être trop que Toi partage cette chaleur en Moi. Elle réalisa cette après-midi là, alors que Toi et Moi discutions, de tout, de rien, mais aussi de Toi et Moi, que les braises brûlent parfois.
Toi ne dit qu’un mot, mais si important… Ce mot là - déstabilisé-, recouvrait bien plus que ce que Toi acceptait d’en dire.
Toi et Moi étions deux regards qui se parlaient en silence. Deux troubles, aussi doux et mouvants que ces brumes de chaleur qui ondoient. Deux peaux qui s’empêchaient de se frôler de peur de…
Elle était si transparente parfois. Ne savait guère dissimuler, n’en voyait pas l’intérêt, jamais, sauf si cela peut être blessant pour l’autre. De verre, lisse et transparente. Certains s’y sont brûlé les yeux à chercher le tain au fonds, tout au fonds. Il n’y en a pas. Elle est un Moi de verre, je vous assure, un Moi sans arrêtes tranchantes, non, vraiment.
Toi se sentait déstabilisé, sans qu’elle ne sache vraiment par quoi, ou alors par ces mots qu’elle lui tendait, comme autant de rougeoiements ?
Moi prit alors la plus douce des décisions. Moi décida d’offrir à Toi, en présent infime, son sourire seul, et ses mots de tout et de rien qui lui plaisaient tant. Que Toi continue toujours à la regarder de ses yeux si clairs, sans plus jamais se sentir déstabilisé. Comme le baiser d’un ange, doux et bienveillant. Moi s’en alla doucement, tout doucement, attendant qu’une cendre douce et fine apaise Toi.

Comments

[mouette rieuse]

Endorfinn, tu es génial...On dirait du Brel!

[endorfinn]

Et la cendre fertilise parfois des terres que l'on croyait brûlées...

[mouette rieuse]

La cendre est si fine, comme impalpable, d'une douceur infinie. Chutt, il ne faut pas parler trop fort, qu'elle se dépose doucement, comme un baiser sur une blessure d'un coeur d'enfant.

[phil]

Une braise qui brûle parfois, une cendre douce et fine. Tu parviens à trouver de ces images ! c'est très beau