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Motus et bouche cousue
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12 mai 2005

Grande gueule

Pas vous, moi.
Aujourd'hui, toute pimpante, en veste rose shocking.
Aujourd'hui, cantinant même, moi qui qui suis adepte de la baguette de pain grignotée.
Aujourd'hui, tentant de me leurrer, stupide que je suis. Tout sourire. On peut tromper les autres anonymes, pas soi! Je savais bien que ça me rongeait, là dedans. Je savais bien que ça finirait par toucher au nerf, à force de forer mon dedans.
Aujourd'hui, presque un mois que je t'ai quitté, mon il aimé. Oui, même en t'aimant. Te quitter. Toi qui es toujours dans cette clinique que tu as choisi tout près de chez moi. Non, je n'irai pas. Je m'enchaîne. Je regarde droit dans les yeux la lumière qui clignotait. Cette lampe "Danger", toute rouge, de ce rouge qui me brûle les yeux aujourd'hui. Cette lumière qui s'alluma au cours de tes accidents. Oh, j'avais bien vu des ptits bouts avant. Comme les pièces d'un puzzle. Ces bouts étranges, qui font froncer le sourcil. Mais je me disais, mais non !non ! Comment osè-je penser "heureusement qu'il y a eu tes accidents". Ce n'est pas vraiment cela, tu sais, aimé. Non, juste, "heureusement que j'ai vu". Tous les jours ou presque. Que j'en ai souffert. Que dans cet endroit si confiné qu'est une chambre de clinique, j'ai pu voir ce dont je ne percevais que des pixels. Cette image qui prit forme, qui se reconstituait devant mon coeur qui se brouillait. Comment as-tu pu croire que tes mots d'amour-toujours me suffiraient ? Pourquoi as-tu laissé les autres me blesser, sans entendre, sans voir, sans réagir ? Toi, on t'ouvrait le ventre. Puis on t'ouvrit la cage thoracique. Moi, j'étais intacte. Du dehors. Seulement du dehors. Si tu savais le dedans... Tu me disais, "c'est moi le malade". Oui, aimé, c'était toi le malade. Et moi juste blessée. "Danger". Résister à cette envie de te rejoindre. Relire tes mots de haine et d'amour. T'aimer et t'oublier. Et pleurer un bon coup. Toute seule. Les amis. Oh, qu'ils ont été doux ! Sauf, tu sais, Amiquimeditmabelle, lui, il aurait préféré te "casser la gueule" si tu n'avais pas été le malade. Lui, il a pas aimé tes mots, ni de haine, ni d'amour-toujours pour aller avec. Parce que il m'aime bien, et que ça m'a fait tellement mal que je suis en ptits morceaux, là. Et il n'aime pas que tu ne m'ais pas protégée. J'suis pas si fragile pourtant, il doit faire le macho ! Même si ça se reconstruit, c'est long. Amiquimeditmabelle il a bientôt fini la maison de son chantier, et moi, je coule des fondations. Alors il m'a amené écouter du jazz. Il n'a pas joué ce soir là de son saxo ténor que j'aime, juste écouter les autres, mais il m'a fait sourire, et même danser. Dimanche il veut me traîner en Espagne, dévaller les montagnes dans sa voiture qui est faite pour ça. Moi j'ai la trouille...mais il n'est pas là que pour éponger les larmes. Alors j'irai.

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Commentaires
L
Je sais que je ne peux me mettre à ta place. Toutefois, ton histoire m'a touché et j'ai envie de te sussurer un conseil au creux de l'oreille, rieuse mouette :<br /> <br /> Pour enfin sourire en dedans, mieux vaut éviter de se perdre dans la confusion des genres. Prends le temps de poser les choses les unes apres les autres, et d'établir un bilan, positif ou non. Cela te permettra d'y prendre appuie pour recommencer et vivre, tout simplement. On a le droit de ressentir, d'avoir mal, de se tromper. Le tout est de savoir l'accepter. Et puis, ne pas garder dedans. On se sent fort, mais c'est une erreur. Tu te mines, Tu te ronges de l'intérieur jusqu'à perforer les moindre éléments vitaux. Rien ne mérite que tu t'infliges cela. Rien. Tu es belle du dedans, rieuse mouette, et pour cela rien ne vaut de souiller tes plumes de pétroles.<br /> <br /> Un ancien clown triste devenu coccinelle rayée.
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