Art-battoir aux Abattoirs
A vos marques ? Prêts, partez. Direction fascisme en marche. Allez, pas de chichis, je vous fais grâce des 6€ 90 du billet d'entrée. Il paraît qu'il se nomme "musée". D'art moderne. De Toulouse. Mais sous le web il vous taper "Abattoir" si vous voulez le trouver, le si bien nommé. Âmes sensibles, prêtes à vomir, allez, emboîtez donc mon pas.
D'abord,
l'apéritif. Pour vous émerveiller de sublimes photos, dignes d'un
sublime APN, d'artiste bien sûr, ne soyons guère chiche. N'oubliez pas de lire le texte, c'est la première gorgée de bière.
Prévoyez votre boîte d'agrafes ou de punaises si vous souhaitez les
voir sans reflet. Le musée doit certainement être en banqueroute. Il en
manque 1 sur 2. Mais il faut soutenir l'art et les artistes, n'est ce
pas ? Allez, je vous montre les endroits-clés à redresser ? Que vous ne
perdiez pas votre temps précieux de vous émerveiller. Devant ces
oeuvres d'art. Si.
Pas de quoi vomir, juste sourire. C'est bien. Maintenant, on
continue. Direction sous-sol. Étage inférieur (ils savent quand même où
les exposer les trucs vomitifs.)
Parfois, de temps en temps,
le rideau de scène de Picasso y est exposé. Il est superbe. Parfois.
Quand il est exposé. Là, ce n'est pas un jour-parfois. C'est ainsi. Pas
de colère je vous prie, ou vous serez privés de nausée. Pas celle de
Sartre, ce serait lui faire trop d'honneur.
Bon, pour vous dire, je n'ai pas pris de photo (mon APN a eu des spasmes à cette idée). Mais vous êtes tous internautes, pas vrai ? Depuis le 11/09 je ne sais plus combien,
LE jour des attentats (les autres, qui explosent en plus petits
morceaux de chair étalés dans le temps, ces autres là, on fait comme
s'ils n'existaient pas, ok ? ). Je vous parle de L' ATTENTAT, celui qui
a touché LE monde. Celui des États-Unis. (Unis à quoi, vous savez, vous ? Merci pour la réponse).
Donc, puisque vous êtes reliés à ce merveilleux fil qui fait le tour du
monde, vous avez du, comme moi, recevoir, à l'époque, ces photos-montages
si drôles. Oui, elles sont drôles, puisqu'elles se
glissent toutes seules dans mon sous-dossier (pourquoi "sous", c'est
drôle, non ? ), intitulé "blagues". (Comme ça je vide facilement, après
avoir beaucoup ri de tout ce qui est si drôle et que je reçois).
Bref, ces photos-montages vous les connaissez. Par exemple..
la statue de la liberté en Burka (hi hi hi, que c'est drôle), ou Notre-Dame chapeautée de toits de mosquée (ho ho ho, arrêtez, c'est trop rigolo)....Des
barbus un peu partout, sur fond de fumées qui ne sont pas celles de pétards. Combien de photos ? Une bonne dizaine.
Dites, il faut en avoir pour votre argent de visite d'art. Pour
éclairer votre regard. Et vous faire prendre conscience de ce qui vous
entoure. Que vous n'oubliez pas, quand même. Que ce sont de drôles de
gens qui sont responsables de L' ATTENTAT. Alors, les images, elles vous
donnent tous les signes pour que vous les reconnaissiez, les
responsables.
Bon, le discours qui est écrit dans la salle n'est
pas exactement ce que moi je vous donne comme éclairage. Mais vous
devriez comprendre.
Comment le fascisme est né. A l'époque d'Hitler. Par des images. P'tain, heureusement qu'il n'avait pas internet, Adolf, je crois que sinon, il aurait gagné !
Là c'est pour vous faire sourire. Lui, c'était la haine des juifs, des
gitans, des homosexuels, des handicapés, qu'il avait provoquée. Par des
campagnes très bien menées, vous savez. D'ailleurs, maintenant, ils
étudient parfois ces affiches là, en histoire, dans les lycées. Pour que les
enfants ne se laissent plus piéger.
Avant d'aller voir de leurs yeux avides des oeuvres d'art. Dans des musées. Estampillés et subventionnés.
Parce que moi, pour la première fois de ma vie, j'ai eu envie de cracher sur leurs oeuvres. De vomir au milieu de la salle.
Art-battoirs.
Musée des abattoirs.
Qui suinte de haine, non plus de sang.
De
la provocation ? Mais bien sûr, mesdames et messieurs les conservateurs
de musées. Je le comprends bien. Mais non, personne ne va imaginer que
vous cautionnez la haine d'un monde différent du vôtre.
Où les
toits sont pointus, où les croissants ne sont pas en croix, où les
femmes ne sont pas en jupes ras la touffe mais dans une burka (la nôtre
est tellement plus seyante, n'est-ce pas ? en forme de balance qui pèse
chaque gramme en trop).
Où les hommes sont tous armés de barbes et de
fanatisme, comme une armée de Sarkosistes ou autre démocrate éclairé.
Dans un autre monde, bien sûr. Pas celui où vit mon ami Homme-N'Dar, en
tout cas, qui prie, parce qu'il aime son Dieu et les hommes. Et moi, je
prie pour qu'il ne descende pas dans cette salle là. Des Art-battoirs.
Qu'il ne supporte pas cette humiliation supplémentaire.
L'art n'est pas fait pour m'éclairer, juste pour...
faire vomir ?
M.
Feu, vous qui êtes artiste, pas subventionné-estampillé-homologué, je
n'ai pas bien entendu ce que vous me disiez ? Que... je leur fais de la
publicité ? Que l'on est piègé de toute manière dès que l'on
passe le seuil de tels endroits ? Que-quoi-donc-où-comment les critères
de bla-bla-musée ?
Oui, je vous entends. Pas de souci, je ne suis
qu'un petit blog d'humeurs, vous savez. Une petite goutte. Pas de quoi
éclabousser..... Je ne me souviens que d'un proverbe africain, moi,
simple visiteuse de ce musée. (Qui sera quand même destinataire de la copie de cette note, avec mon vrai nom, et ma vraie adresse. Si jamais ils voulaient m'expliquer cet inexpliquable là. Que je comprenne, bien sûr. Mais je me demande si j'ai vraiment envie de lire une explication intellectuellement-politiquement-culturellement correcte à ce déballage fascisant, moi...)
Le fleuve est grand, mais chaque goutte.......