Ce n'est qu'une vague...
Je voulais t'écrire les mots bleus de la mer. Et ceux friables des
pâtés de sable. Je voulais te caresser d'écume si douce, et te chanter
le coquillage en collimaçon.
Et j'ai cherché au fonds de moi cette douceur étrange qui s'en fût, qui s'enfuit.
Je
voulais te dire les mots soyeux en volupté suave. Et déposer le brûlant
sur ta langue qui enflammerait ton corps. Je voulais te surprendre de
mes hanches polies comme galets, et de mon goût salé.
Mais j'ai creusé le puits de mon coeur, sans atteindre le fonds où se cache ton écho.
Je
voulais te parler les mots passion de Rimbaud. Et le vieux françoys de
Villon. Même te lire Cohen ou te bercer des parfums de ce temps
perdu.
Puis j'ai reposé, sur la plume de l'oreiller, la source brûlante qui s'y enterre.
Je te dirai, tu sais, je te dirai, de ma langue, la parole retrouvée. Mais que j'ai oubliée, quelque part, entre Toi et Moi.