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Motus et bouche cousue
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12 mars 2006

Défi n° 14) _ Adjaya _

Adjaya s'est inscrit pour me lancer un nouveau défi ; "Les défis, j’aime bien ça.(...) Tu as choisi comme point de liaison, parmi mes nombreux billets le plus saugrenu. Celui qui ne devait rester qu’en filigrane et que je suis condamné à maîtriser tant bien que mal : J’ai nommé « Tiger l’osmose » que j’aurais introduit ici je l’espère sans trop de grabuge. J’aimerais trouver quelqu’un qui puisse démontrer que sous cette requête d’apparence farfelue se cache un enjeu majeur : Celui de démontrer que ce concours est des plus utile aux concepteurs de nos chers algorithmes, ceux des moteurs de recherche, ceux dis-je qui nous permettent par quelques mots clés de trouver la bonne adresse, l’information pertinente. Voilà donc mon défi."


Il s’était assis dans son siège en cuir, les pieds sur la table basse, les yeux mi-clos. Savourait le dernier cigare de la soirée, un sourire aux lèvres. La réunion avait eu lieu ce matin. Ils étaient venus, bien sûr, toutes affaires cessantes, alléchés par l’appât du gain. Pas un ne manquait. Leurs regards chafouins et leur voix mielleuses ne le trompaient pas. Il se méfiait de tous. Surtout quand ils dégoulinaient du condescendant « patron » à la fin de chaque question. Chacun rêvait de prendre sa place ! Il ne se lassait pas de son pouvoir, malgré les contraintes. Les nombreux gardes du corps dont il devait s’entourer... Les traîtres étaient éliminés sans état d’âme, mais ils avaient parfois eu le temps de faire des dégâts dans l’organisation. SON organisation, construite laborieusement, année après année.
Les premiers rapports étaient arrivés.
Jamais il n’avait mis autant de monde sur l’affaire. Il fallait la retrouver. Avant le premier avril, c’était une question de vie ou de mort. Il sourit béatement. Quels idiots d'avoir gobé un poisson pareil !! Il leur avait laissé le choix des pistes à suivre. Ils la connaissaient tous un peu, qu’il se débrouillent. Il avait longuement réfléchi avant de les réunir. En les lâchant dans la nature, il savait que la toile se resserrerait sur elle. Cinq cent mille euros. Il y avait eu un silence étouffé quand il avait annoncé le chiffre. Elle ne tarderait pas à tomber dans le filet. "Comment avait-elle osé le quitter ? Lui ?" Il avait tonné la question, dans un silence de mort. Le patron qui faisait trembler tous ces « petits joueurs » comme il les surnommait en souriant dans ses pensées. Et ils avaient tous pensé qu'il devenait gâteux pour s'être entiché d'elle à  ce point ! Les stupides ! L'enjeu était sacrément plus important !
-- Si je la trouve j’empoche le gros lot. Faut que je gagne. Je la trouverai le premier. J’m’en fous bien mal de savoir ce qu’ils vont en faire, après. Je la lui déposerai, dans un sac de jute, ficelée et bâillonnée. Je serai célèbre ! P’tain ! et riche ! A moi la belle vie ! Bon, la retrouver d’abord. Il faut que je sois méticuleux. Et que je n’en parle à personne, sinon ils me voleront mon idée. Bon, d’abord aller dans tous les endroits où elle aimait picorer. Ca va être facile, tiens ! il y en a des dizaines, des vendeurs de shawarma ! Mais j’ai ma ptite idée, j’n’ai pas oublié ce qu’elle aimait manger quand elle était avec ses amies. S’ils l’ont vu passer, avec sa commande spéciale « double dose d’oignons crus, pas de frites et beaucoup de sauce blanche », ils ne l’auront pas oubliée. Allez, en avant. Je sens que je vais sentir le graillon avant la fin de la journée, moi. P’tain, si ça se trouve elle a arrêté de manger ça, en plus ! Non, elle était trop gourmande, ça il le savait bien. Allez, au troisième de l’avenue. Bon, heureusement que j’ai encore faim, parce que je sens que ça va être dur d’ici quelques heures. Soixante échoppes à kébab rien qu’dans la ville, p’tain, ils peuvent pas manger avec des assiettes comme tout l’monde ? (...)
-- Le patron sera surpris, il me prend pour un perdant, je vais lui montrer que je sais gagner quand le gain en vaut la chandelle. Je ne l’ai pas vue souvent, mais je sais qu’elle aime le vélo, ça doit la démanger de se balader avec le temps qu’il fait. Je ferai toutes les pistes cyclables, mais je la trouverai, la ptite. J’ai déjà mal aux mollets, mais avec cinq cent mille euros, j’aurais tous les massages que je veux après. Voyons, pas de précipitation, on est nombreux sur l’affaire. Alors, où est-ce qu’elle doit se planquer, la miss ? Moi, à sa place, je serais chez…(...)
Il souriait, perdu dans ses pensées. Le cigare était doux. Il aimait ouvrir l’étui de métal, le libérer de sa gangue de cèdre, garder en bouche la fumée parfumée. Ils allaient finir par la retrouver, c’était évident. Ils étaient tous un peu stupides, mais il suffisait d'y mettre les moyens. Il avait compris qu’en procédant avec un filet dérivant il l’attraperait. Tant pis pour le menu fretin qui serait pris au passage. On frappa à la porte. Déjà ? Ils avaient déjà réussi ? Entrez !
-Monsieur  ? Vous ne pourriez pas leur donner une photo récente ? Parce que pour l’instant ils m’en ont ramené une dizaine qui lui ressemble, mais ce n’est pas elle. On en fait quoi de toutes celles-là ? ça encombre la salle et on ne peut pas toutes les zigouiller, ça va finir par nous attirer des ennuis.
Laissez les. Donnez leur 1000 euros à chacune, elles n’en demanderont pas plus et fileront.
Je t’explique, tu me paraîs plus intelligent que les autres. Pourquoi crois-tu que je leur ai promis une telle récompense aujourd’hui, à tous ces loosers ?
Pour savoir lequel a su comment la chercher. ET la trouver.
Elle, je m’en fous, elle est partie, grand bien lui fasse. Mais le jour où je voudrai vraiment retrouver quelqu’un, je saurai comment procéder ! Je les ai lancés sur la piste d’une technique ! Et motus, motus et bouche cousue, sinon c’est tes lèvres qui se souviendront de ce que ça veut dire. Compris ?
-Oui, patron, vous pouvez compter sur moi. Vous savez que vous êtes un génie ? Bonsoir,
Monsieur Google.


Pour avoir une vraie réponse à certaines questions sur les moteurs de recherche, allez donc lire ici, et savourez également  cette merveille, le filtrage de l'information, interview d'Umberto ECO.

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Commentaires
M
Ne vous moquez pas ! Microsoft et Eco, unis par un petit mot de liaison... et voilà que Google va être capable d'envoyer ici ceux qui recherchent des informations sensées sur la philosophie des algorithmes ! Un comble, non ?
A
Tu t’en es très bien sorti, et bien que tu te défendes de savoir analyser, Tu me fais voir les choses sous un autre angle. Pas le temps de commenter plus mais je repasserais ici pour préciser l’enchaînement des réflexions que la réponse que tu as faite à mon défi me suggère. Bravo, et merci.
L
Umberto Eco piratant la Mouette? Pfuuitt...<br /> depuis le temps que je tape sur microsoft, pas encore l'ombre d'un procès<br /> mais comparer U Eco et Microsoft, quel manque de gout!!!<br /> Qui a dit "U Eco a un cerveau, lui?"<br /> nan, j'ai rien dit...
M
Merci Ségolène ; c'est vraiment un article passionnant, j'espère qu'ils seront nombreux à le lire. Et ce n'est pas parce qu'il a un prénom qui me rends aussi folle que Wanda le poisson....
S
Eh Mouette, as-tu pensé au piratage de ton entrée par umberto Eco ? Fais gaffe, tes défis sont franchement relevés avec talent...
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