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Motus et bouche cousue
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30 janvier 2006

Professeur Mouette

Issu des archives de l’Humanité, voici un extrait – largement tronqué et remanié, je m’en excuse - d’un article de P. Jourdana , paru en mai 2000. Il y écrit la critique d'un livre "Le Secret de Joe Gould" de Joseph Mitchell, article qui porte le joli titre de ;

L’imposture magnifique du Professeur Mouette

(…) En 1942 (ça ne nous rajeunit pas, tout ça !), dans le New-Yorker (non seulement c’était il y a longtemps, mais aussi aux Etats-Unis !) J. Mitchell signait des chroniques de la vie quotidienne, brossant le portrait de personnages qu’il choisissait le plus souvent dans la rue. L’ivrogne, le paumé ou le dresseur de puces lui étaient plus importants que le mondain, et il les traitait avec chaleur et bienveillance.
Par petites touches il découvre avec une émotion grandissante celui qui sera le sujet de son prochain portrait, Joe Gould, " joyeux petit lutin émacié " connu dans les années quarante de tout Greenwich Village. Toujours attentif aux faits, sans aucune sensiblerie, Mitchell décrit un homme usé avant l’âge, aux " longs cheveux frisés dans le cou et une barbe en broussaille aux reflets roux ", portant sur le monde " le regard flou halluciné d’un vieil érudit ". Figure tout à fait insolite, mais acceptée pour cette raison précise dans le quartier de New York le plus artiste, Gould est diplômé de Harvard, issu d’une honorable famille de médecins. Surnommé " le Professeur Mouette " (titre du premier article paru en 1942) en raison de sa faculté, prétend-il, à imiter cet animal et à traduire n’importe quelle poésie en " langage mouette "… Joe Gould a choisi une vie marginale, qui l’a définitivement appauvri, pour écrire une monumentale oeuvre littéraire, L’Histoire orale de notre temps dont seuls quelques minuscules fragments ont été publiés. L’Histoire orale a pour ambition de transcrire ce que Gould avait entendu dans les bars ou dans la rue (il possédait une mémoire phénoménale), des milliers de conversations de gens modestes, seuls véritables réceptacles selon lui de la sagesse humaine. (…).


Et savez-vous pourquoi je vous livre ici la vie de ce Professeur Mouette ? Bien sûr, je ne pouvais que m'attacher à un tel surnom, mais surtout... ne croyez-vous pas qu'il aurait adoré tenir un blog, ce charmant lutin ? Il est mort en asile psychiatrique, en 1957. L'année de ma naissance.

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Commentaires
M
*Rainette, la folie des animaux ne serait-elle pas la raison perdue des humains ? <br /> *Syl bêêêêrk... comment, il faut lire jusqu'au bout ?
S
Une sardine pour Mouette ! alors là si un jour je pensais lire une telle demande ! Une sardine...je te la mets sous pli de suite (a l'huile, fumée, fraiche, séchée ...?)<br /> quoi, faut les lire les comm jusqu'au bout !<br /> C'est ma folie à moi de ne lire que ce qui m'interesse ;-)
R
Bon ,j'ai été tellement troublée par le message de l'ami(e) chinois(e) que j'ai oublié le sujet initial.... ah oui, le professeur Mouette !!!<br /> Ben au moins je suis sûre de ton âge !!! lol !<br /> Pour le professeur.... eh, on va donc tous finir fous ? (oui, certains ont pris de l'avance !!! en particulier ceux qui se prennent pour des animaux !) mdr !!!!
M
Hello, Xia liangmin, I'm so happy to read you, from China. My first one ! Toulouse is in South of France, and Berlioz came here last week, from Paris. <br /> First, good luck when you graduate, and good luck too, to get a lot of money for travelling in France... Nice to meet you, and I'm sure you 'got a lot of french blog in a few time in your's.... See you soon (or rather read you soon !)
M
M.Pool, et j'ai d'autres points communs avec lui... Jo (...) Mi(...) 1957, d'autres amatrices-amateurs de cette année faste qui vit également le lancement du premier Spoutnick ?
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