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Motus et bouche cousue
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30 novembre 2005

Il rentra à la maison

Les enfants l'attendaient. Non !  ils étaient là, tout simplement. Lui aussi l'attendait, sans vraiment attendre, comme eux. Il avait commencé à feuilleter le journal, mais ne parvenait pas à le lire. Elle allait bientôt rentrer, ouvrir la porte en coup de vent. Elle, sa familière, sa compagne, son épouse, sa femme. Lui poserai un baiser plein de tendresse sur la joue, raconterai sa journée. Elle racontait si bien ! En ponctuant ses phrases de son geste familier. Elle aimait relever une mèche blonde; la glisser derrière son oreille. Mais elle retombait, évidemment, dans ses mouvements parfois un peu vifs.
Il la regardait, aujourd'hui un peu plus attentivement que d'habitude. Il l'aimait. Profondément. Parce qu'elle était elle, qu'elle avait partagé avec lui leurs années insouciantes. Puis était devenue la mère de leurs enfants. Parce qu'elle était intelligente, et cultivée. Parce que leurs amis venaient toujours avec plaisir chez eux.
Ce soir, il avait l'esprit en alerte. Son coeur lui jouait des tours.
Non, je te le promets, je ne savais pas, le jour où.... Je ne savais pas que j'allais l'aimer. Elle aussi. Pardonne moi.
Il voulait la protéger de la tempête qu'il avait dans le coeur. Ne voulait pas lui faire du mal. Elle ne devait jamais apprendre. Que son coeur avait accueilli un autre sourire que le sien. Les mois passaient. Il dormait mal, de plus en plus souvent. Il craignait de l'appeler, elle, dans son sommeil.
Je ne savais pas, tu sais. Qu'elle me prendrait dans ses yeux et que j'y plongerai avec de la flotte tout autour. Pardonne moi.
Elle lui rappela qu'ils sortaient ce soir, il était si étourdi! Toutes ces années elle avait toujours su l'aider à retrouver. Ses papiers égarés, ses rendez-vous à venir. Elle était là. Bien sûr ils ne s'aimaient plus dans la passion, comme avant, mais leur amour était si fort. Il aimait qu'elle rentre à la maison, qu'elle partage les musiques, les musées, les voyages.
Qu'avait-il fait ? Il ne savait pas. Qu'elle occuperait tant de place dans son coeur.
Il aurait aimé n'avoir jamais...
Je ne veux pas te faire du mal. Je te le promets. Je ferai tout pour que jamais tu n'apprennes. Pour elle. Je t'aime.

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Commentaires
M
Mirae, l'avantage d'écrire est d'être ce que je ne suis pas. Elle, je, il, toi ou moi sont si différents. Je n'ai pas été homme, ni prostituée (si si, on m'a posé la question deux fois !), ni beaucoup de personnages que j'écris. Mais j'ai toujours tenté d'être une part d'eux. Et comme tu le dis... quoique...
M
Mouette, tes notes se suivent et ne se ressemblent pas. Quoique, s'il est question ici d'amour, n'est-il pas question aussi d'une certaine ingratitude ?
S
et c'est ainsi.
M
It make sens. Absolument. Comme un flocon blanc qui fond et devient transparent.
S
Je crois qu'il ne lui fera pas de mal, parce que de toute facon, elle sait. Elle sait, et elle ne posera pas de questions, parce qu'elle ne veut pas de réponses. Alors il n'aura pas à le dire et la vie reprendra son cours, parce qu'ils s'aiment. Si elle l'avait moins aimé, comme un autre avant, elle serait partie. Si elle était restée, LUI ne serait pas dans sa vie aujourd'hui. Does it make sens?
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