Une histoire des sens 24)
Toi et Moi, en étreinte éperdue de s'être crue évanouie. Étreinte de la malice et de la naïveté en crépitement de rires.
La pluie glacée faisait briller les trottoirs, le flamme de la bougie vacillait derrière le vitrail.
Leurs mots se chuchotaient, comme si même l'ombre avait besoin de secrets, leurs couleurs de se fondre.
Les mois passaient, égrenant les joies et les peines, l'absence en écrin. Le temps passait, les saisons filaient. Les pousses vertes avaient durci les segments nouveaux-nés. Les frimas, doré les dentelles feuillues, le froid, dépouillé les troncs. L'hiver les avait rejoint, en nez rougi et banc délaissé. Le sombre s'offrait en simulacre de nuit.
Toi et Moi, sans promesse autre que celle de vivre l'instant, Toi et Moi bravaient le temps. Bravaient les interdits, construisant leur histoire insensée, des sens inversés, des sens interdits.
Qu'importe la fragilité ? Qu'importe demain ? Toi et Moi en acceptaient l'éphémère.
Demain n'existait pas.
Moi, je savais que seules deux mains existaient, qui glissaient en mots le vitrail de leur histoire.
Toi, savait, souriait de lire leur secret si dévoilé.