Défi 12) _ Pimentrouge_
Pimentrouge, dont je soupçonne des penchants pour la littérature romanesque, me lança mon mouchoir de baptiste (ramassé lors d'un voyage dans ce blog), accompagné de ce défi "A la manière de Blasons et contre blasons ; on est revenu au x origines de l'amour courtois..."
Ma dame aux yeux si doux, je me languis de vous. Saisissez, je vous en conjure, votre téléphone joli. De vos doigts de fée, donnez lui la clé qui lui permettra de reprendre vie.
Ma dame à la voix de miel, le chant que murmure votre gorge raisonne comme cri de par votre silence. Pourquoi laissez-vous mon amour à vos pieds, sans le saisir au creux de votre main ? Je ne peux que rêver devenir un de ces scarabées que vous affectionnez. Rêver leur carapace de moire noire que vos lèvres effleurent parfois.
Ma dame de mes rêves, ma nuit fut brêve, toute entière peuplée de votre doux visage, en empreinte brûlante. Qu'importe la Dame épousée qui partage ma couche, dès lors que mon seul tourment est votre bouche. Taire notre doux secret, embrasser l'épousée et ne rêver que de vous baiser. Ô dame aimée, vos hanches exquises ne me sont, hélas, que promesses à venir.
Les plats les plus relevés sont si fades sans vos doigts menus qui s'en saisissent et se pourlèchent. Je ne peux que happer, muet désespéré, le souvenir de votre gourmandise.
Ma dame adorée, mon piquant savoureux, décrochez je vous en supplie votre téléphone. Les pensées les plus tourmentées m'assaillent sans répit ; rassurez, je vous prie et vous en supplie, votre amant de coeur pour toujours à vous. Un homme, le vil, aurait-il conquis la forteresse de votre coeur si noble ? Non, je ne peux y croire, mais la désespérance me hante.
Mon sieur qui m'avez le coeur ravi, pourquoi tant de dépit ? Craignez-vous que ma peau n'oublie le tourment exquis de vos caresses, de part votre absence si légitime ? Que mon coeur, que vous soupçonnez bien hâtivement, ne soit que forteresse ouverte à tout vent ?
Mon sieur, sachez qu'en vous accordant mes pensées secrètes, c'est avec noblesse que je me défends des amants empressés. Que vous m'entâchiez de vos soupçons me blesse.
Mon seul téléphone, muet je le reconnais, serait à l'origine de l'indécence de vos pensées ? Comment osez-vous d'une telle vilénie me soupçonner ?
Ô sieur mon aimé, rangez vos paroles blessantes, je vous en conjure. Vous m'aviez tentée de vos mots les plus vrais -n'appelez-vous pas une chatte, une chatte ? - ne me laissez pas succomber à la tentation d'un amant aux tourments qui ne seraient point de seule luxure.
Mon sieur, j'attends, à côté de mon téléphone muet, vos excuses à mes pieds. Pour peut-être vous faire grâce d'un baiser, volé à un scarabée.