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Motus et bouche cousue
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8 octobre 2005

Défi 12) _ Pimentrouge_

Pimentrouge, dont je soupçonne des penchants pour la littérature romanesque, me lança mon mouchoir de baptiste (ramassé lors d'un voyage dans ce blog), accompagné de ce défi "A la manière de Blasons et contre blasons ; on est revenu au x origines de l'amour courtois..."

Ma dame aux yeux si doux, je me languis de vous. Saisissez, je vous en conjure, votre téléphone joli. De vos doigts de fée, donnez lui la clé qui lui permettra de reprendre vie.
Ma dame à la voix de miel, le chant que murmure votre gorge raisonne comme cri de par votre silence. Pourquoi laissez-vous mon amour à vos pieds, sans le saisir au creux de votre main ? Je ne peux que rêver devenir un de ces scarabées que vous affectionnez. Rêver leur carapace de moire noire que vos lèvres effleurent parfois.
Ma dame de mes rêves, ma nuit fut brêve, toute entière peuplée de votre doux visage, en empreinte brûlante. Qu'importe la Dame épousée qui partage ma couche, dès lors que mon seul tourment est votre bouche. Taire notre doux secret, embrasser l'épousée et ne rêver que de vous baiser. Ô dame aimée, vos hanches exquises ne me sont, hélas, que promesses à venir.
Les plats les plus relevés sont si fades sans vos doigts menus qui s'en saisissent et se pourlèchent. Je ne peux que happer, muet désespéré, le souvenir de votre gourmandise.
Ma dame adorée, mon piquant savoureux, décrochez je vous en supplie votre téléphone. Les pensées les plus tourmentées m'assaillent sans répit ; rassurez, je vous prie et vous en supplie, votre amant de coeur pour toujours à vous. Un homme, le vil,  aurait-il conquis la forteresse de votre coeur si noble ? Non, je ne peux y croire, mais la désespérance me hante.

Mon sieur qui m'avez le coeur ravi, pourquoi tant de dépit ? Craignez-vous que ma peau n'oublie le tourment exquis de vos caresses, de part votre absence si légitime ? Que mon coeur, que vous soupçonnez bien hâtivement, ne soit que forteresse ouverte à tout vent ?
Mon sieur, sachez qu'en vous accordant mes pensées secrètes, c'est avec noblesse que je me défends des amants empressés. Que vous m'entâchiez de vos soupçons me blesse.
Mon seul téléphone, muet je le reconnais, serait à l'origine de l'indécence de vos pensées ? Comment osez-vous d'une telle vilénie me soupçonner ?
Ô sieur mon aimé, rangez vos paroles blessantes, je vous en conjure. Vous m'aviez tentée de vos mots les plus vrais -n'appelez-vous pas une chatte, une chatte ? - ne me laissez pas succomber à la tentation d'un amant aux tourments qui ne seraient point de seule luxure.
Mon sieur, j'attends, à côté de mon téléphone muet, vos excuses à mes pieds. Pour peut-être vous faire grâce d'un baiser, volé à un scarabée.


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Commentaires
P
Mouette rieuse<br /> tout simplement <br /> Mouette rêveuse<br /> tout doucement<br /> Mouette <br /> très <br /> chouette<br /> tendrement <br /> fidèle<br /> <br /> Jean-René
M
Merci pour cette poésie de Théophile Gautier. Superbe ode, au corps de la femme bien plus qu'à la femme...
P
Jolie mouette rieuse<br /> <br /> LE POÈME DE LA FEMME<br /> <br /> Marbre de Paros<br /> Un jour, au doux rêveur qui l'aime,<br /> En train de montrer ses trésors,<br /> Elle voulut lire un poëme,<br /> Le poëme de son beau corps.<br /> D'abord, superbe et triomphante<br /> Elle vint en grand apparat,<br /> Traînant avec des airs d'infante<br /> Un flot de velours nacarat :<br /> Telle qu'au rebord de sa loge<br /> Elle brille aux Italiens,<br /> Ecoutant passer son éloge<br /> Dans les chants des musiciens.<br /> Ensuite, en sa verve d'artiste,<br /> Laissant tomber l'épais velours,<br /> Dans un nuage de batiste<br /> Elle ébaucha ses fiers contours.<br /> Glissant de l'épaule à la hanche,<br /> La chemise aux plis nonchalants,<br /> Comme une tourterelle blanche<br /> Vint s'abattre sur ses pieds blancs.<br /> <br /> Pour Apelle ou pour Cléomène,<br /> Elle semblait, marbre de chair,<br /> En Vénus Anadyomène<br /> Poser nue au bord de la mer.<br /> De grosses perles de Venise<br /> Roulaient au lieu de gouttes d'eau,<br /> Grains laiteux qu'un rayon irise,<br /> Sur le frais satin de sa peau.<br /> Oh ! quelles ravissantes choses,<br /> Dans sa divine nudité,<br /> Avec les strophes de ses poses,<br /> Chantait cet hymne de beauté !<br /> Comme les flots baisant le sable<br /> Sous la lune aux tremblants rayons,<br /> Sa grâce était intarissable<br /> En molles ondulations.<br /> Mais bientôt, lasse d'art antique,<br /> De Phidias et de Vénus,<br /> Dans une autre stance plastique<br /> Elle groupe ses charmes nus.<br /> Sur un tapis de Cachemire,<br /> C'est la sultane du sérail,<br /> Riant au miroir qui l'admire<br /> Avec un rire de corail ;<br /> <br /> La Géorgienne indolente,<br /> Avec son souple narguilhé,<br /> Etalant sa hanche opulente,<br /> Un pied sous l'autre replié.<br /> Et comme l'odalisque d'Ingres,<br /> De ses reins cambrant les rondeurs<br /> En dépit des vertus malingres,<br /> En dépit des maigres pudeurs !<br /> Paresseuse odalisque, arrière !<br /> Voici le tableau dans son jour,<br /> Le diamant dans sa lumière ;<br /> Voici la beauté dans l'amour !<br /> Sa tête penche et se renverse<br /> Haletante, dressant les seins,<br /> Aux bras du rêve qui la berce,<br /> Elle tombe sur ses coussins.<br /> Ses paupières battent des ailes<br /> Sur leurs globes d'argent bruni,<br /> Et l'on voit monter ses prunelles<br /> Dans la nacre de l'infini.<br /> D'un linceul de point d'Angleterre<br /> Que l'on recouvre sa beauté :<br /> L'extase l'a prise à la terre ;<br /> Elle est morte de volupté !<br /> <br /> Que les violettes de Parme,<br /> Au lieu des tristes fleurs des morts<br /> Où chaque perle est une larme,<br /> Pleurent en bouquets sur son corps !<br /> Et que mollement on la pose<br /> Sur son lit, tombeau blanc et doux,<br /> Où le poète, à la nuit close,<br /> Ira prier à deux genoux.<br /> <br /> Théophile GAUTIER Emaux et Camées<br /> <br /> motus et bouche cousue...encore quelques baisers...jolie mouette
P
Rouge, jaune, vert, toujours le même...<br /> <br /> Coumarine...Mouette<br /> <br /> Guyane aujourd'hui après chemins parcourus, détours par les Alpes de naissance,<br /> amicale pensée à <br /> ColorsJade qui doit être belle ...épanouie<br /> <br /> à toutes je vous donne plein de bisous chastes...<br /> <br /> Vraiment!!!<br /> pimentrouge
C
C'est un sacré dragueur ce petit piment tout rouge ou tout jaune...<br /> (sourire...)<br /> Mouette, je voulais te dire que tu as bien compris le sens du conte que j'ai écrit chez moi. Je trouve que tu écris vraiment bien tu sais<br /> Bisous
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