Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Motus et bouche cousue
Derniers commentaires
Archives
13 septembre 2005

Angélique

Vous savez que parfois je suis un être absolument délicieux ?
Oui, parfois.
Quand je ne suis pas horripilée par des "trucs" qui me mettent... les nerfs à vif, les neurones en position surchauffe (où est le off ? ), l'humeur en rouge violet, les dents en dents (ben oui !) de fourchette prêtes à grincer au premier mot.
Parfois, adorable délicieuse je suis. Prête à rendre moult services. Tenez, par exemple,  en expliquant pour la quinzième fois à grisâtre-colorée-en-cuivre-reflets-acajou que le recto-verso sur la photocopieuse, c'est là. Et après un "mais non, ça arrive à tout le monde d'oublier !", je pars en sautillant et l'ego gonflé à bloc d'être si douce et pétrie d'un altruisme rayonnant.
Parfois, mais ce n'est pas toujours le cas. Quand je pense à autant de gentillesse de ma part, je me sens première bouchée d'un fondant au chocolat. Et je baisse pudiquement la tête, faussement gênée de ces remerciements flatteurs dont on ne cesse de m'abreuver. Ne soyez pas jaloux, je suis sûre que si vous faites un effort, vous aussi en serez loués (comme les poulets, avant d'être décapités et rôtis). Je suis alors petit chamallow aux couleurs pastels, petit piment qui n'est pas encore mûr. Hé hé, adorable je suis. Mon auréole me fait même courber la tête pour ne pas s'accrocher au montant des portes. Un angelot (oui, vous savez, ceux aux cuisses comme pilons de poulet).
Parfois quelle merveilleuse collègue je suis ! Lavant la cafetière où un reste de truc noirâtre a caramélisé de façon répugnante. Souriant (d'un air absent quand même, j'ai mes limites) aux vannes stupides des collègues (vous savez, les blagues sur les blondes, les belles-mères, les épouses, les trucs qu'ils trouvent drôles, quoi), remettant en état les icônes disparues (mais oui, ça arrive à tout le monde ! Mais comment font-ils ça ? Mystère).
Mais ce n'est pas tous les jours. Tenez, aujourd'hui, par exemple.
Il était 7 heures, je pédalais toute joyeuse de n'avoir pas eu la première averse de la journée... quand ce crétin de piéton a voulu rejoindre sa voiture en sortant du distributeur, sans regarder... ben oui, ça fait du bruit une voiture, donc pas de bruit= personne. S'il n'y avait personne, pourquoi regarder ? et bien j'ai failli le percuter en vélo et me vautrer bien sûr. Et là, monsieur crétin m'a reproché aigrement de ne pas avoir de lumière.  (de toute façon il n'a pas tourné la tête...pffft)... ben, voyez-vous, ça m'a fait sauter l'humeur. Parce que mon gilet fluorescent travaux-publics il se voit, sombre crétin. Et que je déteste la mauvaise foi. Non mais.
Alors évidemment au boulot, ce n'était pas le bon jour pour trouver grisâtre-colorée-en-cuivre-reflets-acajou, la bouche ouverte et avide, devant la photocopieuse. Parce que si j'avais pu lui coller la face sur la vitre et la faire tourner en recto-verso, je l'aurais fait. Mais comme je suis quand même adorable, je lui ai juste jeté (avec quelques postillons d'acide) que l'icône, là, elle expliquait bien la marche à suivre. Après bien sûr j'ai tenté de remettre le cerveau violet en mode "je me calme, souris détends toi". Et j'ai bu trois cafés. Je n'aurais pas du.
Parce que grand chef a moi il est venu dire trois horreurs sur sa femme (vous savez, la maman de ses quatre enfants, sa compagne de vie depuis 30 ans, sa femme quoi!). Il a juste dit qu'elle était inapte, paresseuse (je crois qu'il a rajouté, normal, elle est prof), stupide et... il n'a pas eu le temps de terminer ses amabilités quotidiennes à son égard. Parce que le violet de mon humeur était en train de passer au noir. Et dans ces cas je ne vois pas très bien s'il y a beaucoup de monde autour de moi, j'explose légèrement. Oh non, je ne crie pas. Jamais. Je prends une voix (oui, glaciale, c'est ça, généralement le silence se fait quand les glaçons tombent). Et j'ai lâché trois mots sur sa "lâcheté, son attitude méprisable, son manque de c...(oui, j'ai employé un mot qui représente l'anatomie masculine)... parce que si c'est pour penser ça, mieux vaut divorcer". Ah, je me suis sentie mieux après. Surtout qu'ils sont tous sortis de mon bureau. Et que j'ai pu tenter de trouver le mode "off" de la colère. J'ai essayé.
Aujourd'hui n'était pas le bon jour pour eux. Y compris pour adorable-qui-a-bien-vu-que-toi-tu-as-petite-mine, et qui n'a pas bien compris quand je lui ai demandé gentiment de bien vouloir comprendre que, non, je n'avais pas envie de discuter.  A la troisième fois elle a compris. Parce que je lui ai demandé si elle avait bien entendu.
Parfois je suis adorable. Je fais rire au café. Je dépanne en souriant les logiciels plantés pour la troisième fois suite à une mauvaise manip. Je fais même quelques douceurs à partager. Parfois.
Mais pas aujourd'hui. Sablés à l'arsenic, quelle bonne idée.
Demain sera un autre jour. Il faut l'espérer.
Mais comme ça fait du bien....de se faire sauter l'humeur !
Parfois.

Publicité
Commentaires
O
Je ne comprends pas bien cette histoire de mots soufrés. Je n'ai aucune inquiétude : je ne laisse pas beaucoup de commentaires sur les blogs en ce moment, voilà tout.
R
j'ai accepté qq part la règle de leur jeu.... juste il ne m'amuse pas trop finalement !
M
Vas-y, rainette, ça vaut le coup de parfois dire "c'est fini, y en a marre d'embaucher les gens pour les presser et les jeter". Si tu peux le faire je crois bien que des milliers de gens seront derrière toi.
R
Ah j'ai une humeur qui joue les yoyo aussi ces temps-ci ! Mais j'avale, je souris, je me tais, je m'isole, j'isole mon aigreur.... je souffle tout en sortant le soir et je me dis que le 13 janvier 2006, ce sera fini mais qu'avant je leur dirai que je ne suis pas corvéable à merci ! nanmé !
M
Jad, même si les commentaires sont source de joie (il va falloir que je mate un peu mon ego !), il ne faut pas qu'ils soient indispensables. Merci de prendre plaisir à me lire.
Publicité