Sa question
"N'agis-tu pas que pour donner corps à tes mots ?"
J'entendis sa question, et la tristesse m'envahit.
Comment pût-il imaginer, penser cela, celui qui me posa la question ?
Comment pût-il me lire et m'écouter et me parler, en m'imaginant créant ce que je vivais pour le projeter dans mes mots ?
La part de l'imaginaire n'a pas de frontière tracée.
Mes écrits ne sont que le bouillonnement de mes sens qui vivent une seconde vie, traçant des ruisseaux de mots.
Je ne puise mes mots que de ma vie, et non l'inverse...
J'entendis sa question, et la paix revint en moi.
C'était sa façon à lui de me dire que ce qu'il lisait lui faisait un peu peur...
Peur de la violence parfois.
Peur de l'impudeur.
Peur.
D'être une marionnette.
Pantin de mes sens qui prirent corps de mes mots.
N'ai pas peur.
Mes mots de Toi sont un feu qui ne brûle pas.